Des contraintes hebdomadaires seulement pour le français et les mathématiques. L'horaire hebdomadaire de français au cycle 2 (CP, CE1) est fixé à 10 heures, et à 5 heures en mathématiques. Il reste donc en moyenne, par semaine, 9 heures pour toutes les autres matières. Au cycle 3 (CE2, CM1, CM2), l'horaire de français est de 8 heures, celui de mathématiques de 5 heures, tout le reste devant être traité en 11 heures, toujours en moyenne hebdomadaire. L'enseignement annuel de l'histoire des arts est fixé à 20 heures.
Le ministère n'avait pas donné d'horaires par discipline lors de la présentation des projets de programmes. Il s'est heurté à la difficulté à concilier la réduction de deux heures par semaine et l'introduction de nouveaux enseignements : instruction civique et morale, histoire des arts. En outre, M. Darcos a fait du volume accordé à chaque discipline un élément de négociation pour la finalisation des programmes.
La logique retenue consiste à ne donner des horaires contraignants que pour le français et les mathématiques. La souplesse accordée pour les autres disciplines vise à permettre aux enseignants d'organiser l'enseignement en fonction de leurs projets pédagogiques en "blocs horaires adaptés et variables selon les semaines et les mois".
Pas de confusion entre maternelle et cours préparatoire. La spécificité de l'école maternelle, son rôle de "préparation" aux apprentissages, sont réaffirmés. L'apprentissage de la lecture est réservé au cours préparatoire, contrairement à ce qui avait été envisagé au départ. La partie consacrée, en grande section de maternelle, au "principe alphabétique" (les correspondances entre lettres et sons) a été récrite "pour éviter toute assimilation à un apprentissage précoce de la lecture". Cet ajustement écarte le grief fait au ministre de l'éducation de vouloir lancer dès la maternelle une compétition entre élèves.
Priorité aux acquis plutôt qu'aux méthodes. La liberté pédagogique des enseignants est réaffirmée par ces textes, qui ne prescrivent aucune méthode particulière. Cette liberté d'enseignants "pleinement responsables" aura pour contrepartie de nouvelles modalités d'inspection des maîtres, "davantage centrées sur l'évaluation des acquis des élèves".
Luc Cédelle (LeMonde.fr - 29 avril 2008)