Les produits du marché sont souvent moins chers et meilleurs...
Qui peut dépenser 2,90 euros pour un melon ou 4 euros pour un kilo de pêches ?
Plus de 98 % des Français font leurs courses alimentaires, une fois par semaine en moyenne, dans les grandes surfaces. Pour certains légumes, les hypermarchés sont plus intéressants - les haricots verts par exemple y ont été vendus l'an dernier 8 % moins cher (2,93 euros le kilo) que le prix moyen constaté dans les autres circuits de distribution. En revanche, pour les fruits frais, le marché se révèle plus intéressant, en coût et en saveur.
Les fruits destinés aux grandes surfaces sont récoltés trop tôt - pour résister au transport -, puis ils sont stockés dans des réfrigérateurs qui bloquent leur maturation avant d'être acheminés vers les rayons.
Résultat : ils sont beaux et sentent bon (pour les tomates en grappe, c'est la tige qui parfume, pas la tomate), mais sont sans goût et plus chers qu'ailleurs.
HAUSSES DE PRIX
Le prix de la golden était en moyenne de 1,37 euro le kilo en 2006, indique TNS Worldpanel qui recense les prix payés par un échantillon de 4 500 foyers représentatifs de la population française.
Sur la même période, ce fruit coûtait 1,41 euro le kilo dans les hypermarchés (Carrefour, Cora, Auchan...) et son prix grimpait jusqu'à 1,51 euro dans les supermarchés (Champion, Shopi, Match, Casino...).
Sur les marchés, les étiquettes indiquaient 1,23 euro - et encore moins en fin de matinée.
Le prix était de 1,15 euro dans le hard discount (Netto, Ed, Leader Price...).
Même constat pour les salades vertes vendues en moyenne 2,47 euros le kilo en hypermarché en 2006, et 2,61 euros en supermarché. On les achetait 2,15 euros sur les marchés et 2,03 euros en hard discount. L'écart de prix pour une salade oscille entre 6 % et 21,5 %.
Des hausses de prix ont aussi été relevées chez les primeurs. Cette tendance se vérifie pour la plupart des fruits frais.
LA VENTE DIRECTE
Aux oubliettes donc le vieux préjugé : " sur les marchés, tout est plus cher ". D'autant que la qualité va souvent de pair avec les circuits courts - comme la vente directe à la ferme. Encore marginales, ces pratiques permettent aux producteurs d'écouler leur marchandise en supprimant les commissions des intermédiaires. En même temps, les consommateurs peuvent bénéficier de leurs conseils : un melon, par exemple, ne se choisit pas en le sentant mais en cherchant une craquelure autour de son pédoncule ; un fruit très lourd risque d'être gorgé d'eau.
" C'est compliqué de s'y retrouver dans des rayons qui comptent en moyenne 35 légumes et 20 fruits dont les prix varient, au niveau de la production, au moins une fois par semaine ", admet Véronique Declerk, d'Interfel (Interprofession des fruits et légumes). Les variations climatiques et la période interfèrent également sur les prix. On devrait payer moins cher un fruit qui sera plus goûteux en début de saison.
En grande surface, " les prix baissent très peu en saison ", souligne Marie-Jeanne Husset, rédactrice en chef de 60 millions de consommateurs.
Les prix varient aussi en fonction des lieux. En région parisienne, ils sont plus élevés (de 5 % à 10 %) que dans les autres régions. " C'est le cas pour les tomates ou les pommes golden qui sont vendues en moyenne 10 % plus cher à Paris ", confirme Valérie Tillon, de TNS.
Comment, alors, expliquer qu'un melon aperçu à 2,90 euros fin septembre dans un supermarché de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) soit proposé à 1,90 euro dans un Intermarché à Etréchy (Essonne) ? " En fin de saison, les melons viennent de Charente qui est plus près de Paris que de La Ciotat ", explique Mme Declerck.
Florence Amalou – LeMonde.fr
Pratique :
Marché alimentaire de plein air.
- A Lyon : www.lyon.fr, rubrique " commerces ", puis " marchés alimentaires ". - A Marseille : www.marseille.fr, rubrique " à vivre ", puis " les marchés alimentaires ".
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